Un dessin ou une peinture passe par différentes étapes qui sont essentielles à leur réalisation. Je suis très intéressée par le processus de création des artistes car cela montre qu’un dessin ou tout autre création se construit petit à petit. Ainsi, je partage avec vous quelques images de mon processus.
Image de référence
Je commence d’abord par trouver un portrait qui m’inspire sur des plateformes comme pinterest ou instagram. J’ai été particulièrement touchée par ce portrait pris par Orwin Olaf notamment pour l’ambiance, la coupe de cheveux et la forme du visage.
Le Croquis
Étant trop concentrée sur mon dessin j’ai oublié de prendre en photo la première étape (j’essayerai d’y penser la prochaine fois). Je fais une première esquisse au crayon rouge avec une construction en ligne droite. Ensuite je repasse avec un critérium pour affiner le dessin et corriger mes erreurs.
Mise au propre
Je décalque mon dessin sur une feuille clairefontaine plus épaisse à l’aide d’une tablette à Led. Je dessine ensuite les lignes au feutre et fait les ombres, les cheveux au stylo bic noir. Pour donner de la couleur à mon dessin j’invente de motifs sur le vêtement. J’ai utilisé ici des feutres et des promarkers.
Retouche
Enfin, je retouche mon dessin pour avoir un fond parfaitement blanc et des couleurs qui correspondent autant que possible au dessin original.
Si cet article vous a plu n’hésitez pas à aimer ou à commenter. Et si vous voulez voir davantage de dessins vous pouvez aller jeter un coup d’œil sur mon compte insta, à bientôt !
“Cette œuvre est sublime ! Quel génie ! Si seulement je pouvais faire pareil”. N’avons nous pas tous pensé ça une fois ou deux (ou même plusieurs) ? C’est vrai que parfois le niveau d’une personne nous paraît tellement incroyable que cela semble inatteignable pour la personne normale que nous sommes. Même si parfois certains artistes sont tellement doués que leur talent nous paraît surnaturelle, comme tombé du ciel je ne crois pas à cet histoire de don et de génie. Mozart excellait dans son domaine mais aurait-il été tout aussi talentueux si son père n’avait pas été musicien et qu’il n’avait pas baigné dès sa plus tendre enfance dans la musique ? Rappelons-nous que Mozart à difficilement appris le contre-point lorsqu’il était adulte, une notation que la génération d’artiste suivante maîtrisait sans mal. Le fameux Vincent Van Gogh à appris à dessiner étant adulte en autodidacte et a mis longtemps à maîtriser la perspective.
Lazlo Polgar qui pensait que le génie n’était pas inné eut l’idée d’expérimenter ses théories sur ses enfants (rassurez-vous rien de dangereux ni d’illégal même si l’on peut s’interroger sur l’éthique). Il entraîna alors intensivement ses filles aux échecs dès leur enfance. Comme par magie, voilà que Judith Polgar devient la meilleure joueuse d’échec de la fin du XIXe et du début du XXe. Enfin, tout ce charabia pour me donner l’occasion d’exprimer ce que je pense (et de vous enrichir en potins) et de parler de mon évolution artistique. Non, je ne suis pas née avec un talent inné comme vous pouvez le constater :
La Primaire
Je dessinais comme tous les autres enfants, la seule différence est que j’ai continué en grandissant.
Le collège
Feuille de cours et agenda étaient des supports pour mes œuvres d’art.
Le lycée
Je dessinais de temps en temps mais il pouvait se passer plusieurs mois sans que je touche un crayon.
Après 2017
C’est à partir de ma 1ère année en école de mode où j’ai eu des cours de nu que j’ai commencé à dessiner vraiment (c’est-à-dire tous les jours).
Je suis encore loin d’avoir les capacités que je voudrais atteindre mais je voulais me prendre pour exemple juste pour vous dire que vous pouvez exceller dans ce que vous aimez faire (l’art et dans tous les domaines possible et imaginable). Le travail et la persévérance sont les clés du talent, le plus difficile est de croire en soi.
Si vous voulez suivre ce que je fais, je publie régulièrement sur mon compte instagram. Et si cet article vous a plus n’hésitez pas à aimer ou à me dire ce que vous en pensez, à bientôt !
Reconnu pour ses peintures murales Puvis de Chavannes peignait aussi des tableaux de chevalet même s’il considérait cette pratique comme secondaire. On lui colle très souvent l’étiquette de symboliste mais Puvis se défendait lui-même de n’appartenir à aucun groupe, aucune école comme l’illustre le tableau Le Rêve. Je vous partage ici un petit commentaire d’oeuvre sur ce tableau peint en 1883. Ce tableau a été exposé au Salon de 1883 avec le portrait de Mme Cantacuzène, Puvis faisait alors partie des membres du jury.
Inspirations “classiques”
Tableau classique par les dessins préparatoires
Puvis de Chavannes décide de devenir peintre à son retour d’Italie en 1846. Il retourne en Italie en 1847 pour copier et étudier les maîtres. Il n’a pas une formation académique à proprement parler car il ne va pas à la fameuse école des beaux-art. Il fréquentera alors pendant des périodes plus ou moins longues les ateliers d’Henry et d’Ary Scheffer, de Delacroix, de Thomas Couture. Il n’aura pas une formation aussi rigoureuse qu’aux beaux-arts. Mais c’est peut-être pour cette raison et grâce à ces diverses inspirations qu’il arrivera à créer son style personnel.
Tout comme les peintres académiques Puvis réalise de nombreux dessins préparatoires ce qui reflète une composition rigoureuse et réfléchie. Comme on peut le voir ici le peintre a hésité entre le format horizontal et vertical. Il hésite aussi pour le nombre de personnages et surtout sur la figure des allégories. Celles-ci sont tantôt sur terre, alignées ou volantes. La difficulté a été de peindre 3 figures volantes dans un tableau qui ne contient que 4 personnages tout en préservant l’équilibre de la composition.
dessins préparatoires pour Le RêvePuvis de Chavannes, Le Rêve, 1883, huile sur toile, 102 x 82 cm, Musée d’Orsay
Tableau classique par son sujet
Par son sujet allégoriqueLe Rêve est un tableau “classique”. Les muses sont diaphanes drapées à l’antique telles des statues grecques. Ces figures sont des personnifications ce qui est propre à l’allégorie, ce tableau ne présente aucun symbole caché. Le livret du Salon de 1883 était accompagné d’une inscription : “ Il voit dans son sommeil, l’Amour, la Gloire et la Richesse lui apparaître“. On voit bien un jeune homme endormi au pied d’un arbre sous un clair de lune. Les baluchons à ses côtés font penser que c’est un voyageur. Trois femmes volant dans les airs lui apparaissent en rêve. Il s’agit de l’Amour qui tient des roses à la main, de la Gloire tenant une couronne de laurier et de la Fortune répandant des pièces.
Le Rêve, détails
Le thème antique est un thème qui plaît au public. Le classicisme était tellement acceptable qu’il permettait une certaine liberté pour des artistes qui expérimentaient davantage comme Puvis dans les années 1870 et 1880. Comme l’a fait remarquer Camille Mauclair, cela fait penser au Jugement de Pâris où Pâris doit désigner qui d’Héra, d’Aphrodite et d’Athéna est la plus belle. Louis Enault écrit quant à lui « Un homme endormi dans un paysage élyséen voit passer devant ses yeux clos trois femmes emportées à travers l’espace, et qui symbolisent pour lui les trois désirs de la jeunesse, les trois regrets de l’âge mûr : l’amour, la gloire et la richesse. » Il s’agirait alors d’un jeune voyageur rêvant de succès.
Un thème fréquent dans l’oeuvre du peintre et chez les artistes
Le thème du Rêve ne se retrouve pas dans l’œuvre du peintre mais des thèmes très proches sont présents. Puvis peint Le Repos en 1863. Il peint également Le Sommeil en 1867. Un extrait des Eneides de Virgile accompagnait le tableau, cela fait donc référence au premier sommeil des troyens avant que leurs ennemis grecs arrivent (encore une référence à l’antiquité). Le peintre peint Orphée en 1883 la même année que Le Rêve. La figure d’Orphée rappelle le jeune homme endormi dans Le Rêve mais la figure tourmentée d’Orphée devient une figure paisible dans Le Rêve. Le Thème du rêve et du sommeil sont des motifs fréquents chez les peintres du milieu du XIXème siècle, Puvis de Chavannes s’inscrit ainsi dans une tradition et reprend avec son propre style ce sujet. On observe ce thème chez Les Moissonneurs et Les Troyennes de Chassériau (qui fait aussi référence à Virgile) ou Christ au jardin des oliviers de Chassériau. Théodore Chassériau était un proche de Puvis de Chavannes et ce dernier admirait beaucoup son travail. D’ailleurs l’esquisse Le Sommeil des apôtres de Chassériau (esquisse pour Christ au jardin des oliviers) a d’abord appartenu à Marie Cantacuzène puis à Puvis de Chavannes.
La composition du Rêve et la figure du jeune homme endormi ressemblent à la représentation traditionnelle du rêve, comme Le Rêve de Jacob ou Le Songe du Jeune Chevalier tous deux de Raphaël. Puvis admire aussi le travail d’Eustache Le Sueur. Dans Le songe de saint Bruno on retrouve cette composition de l’homme endormi et des trois figures volantes. Ce tableau est acquis en 1843 par le Louvre ce qui fait que Puvis de Chavannes l’a sans doute vu. De plus, un de ses maîtres Thomas Couture encourageait ses élèves à aller au Louvre et à copier les maîtres, ce que faisait sans doute le jeune Puvis.
Eustache le Sueur, Le songe de saint Bruno, 1645-1648
Un peintre qui affirme son style personnel
Un peintre symboliste ?
Puvis est souvent mentionné comme étant « le précurseur du symbolisme ». Mais Puvis s’efforce simplement de restituer le plein sens des éléments et les signes de la nature, tels qu’ils s’offrent à tous.
« J’ai bien voulu être de plus en plus sobre, de plus en plus simple et dans tout cela, dites-le bien, pas de recherches de symbole ».
Puvis de Chavannes
A la différence des peintures symbolistes, il n’est pas nécessaire d’avoir une initiation religieuse ou philosophique pour donner un sens aux images. Il retire du devant de la scène, l’événement historique, le contexte géographique et culturel.
Comme beaucoup d’artistes Puvis souhaite la reconnaissance officielle. Il expose au Salon de 1850 mais il y est refusé les années suivantes. Il parvient seulement à s’imposer au Salon de 1861 avec la Paix et la Guerre. Les débuts ont été difficiles mais il en verra bien d’autres car tout au long de sa carrière il connaîtra la critique. Puvis se trouve dans un siècle fasciné par la description et l’analyse de réalités sociologiques, historiques ou morales. Ses oeuvres ne contiennent pas de références à la contemporanéité de son temps, Jules Antoine Castagnary (directeur de l’Académie des Beaux Arts entre 1887-1888), considérait que c’était pourtant le gage minimal de modernité. Finalement même si les symbolistes prolongent les tableaux puvisiens, ils les chargent d’un sens moral ou philosophique qui était totalement absent de l’oeuvre de leur modèle.
Transposition du style “décoratif” à la peinture de chevalet
Puvis est un peintre au style personnel et reconnaissable. Chez Puvis, le style de la maturité découle en grande partie de son esthétique « décorative ». Puvis appliquera cette esthétique à sa peinture de chevalet à une époque où l’on considérait celle-ci comme un genre totalement distinct de la peinture murale.
« la peinture de chevalet et la peinture de chevalet sont deux genre totalement distincts, ayant des lois à part, une technique différente, et l’artiste, qui est passé maître dans celle-ci, peut ignorer complètement les règles de celles-là »
Victor Champier
Le paysage ici est évoqué avec une grande économie de moyens, les formes composant le paysage sont simplifiées et deviennent de grandes zones colorées en aplat. L’artiste utilise une palette réduite, on observe une harmonie et une unité chromatique bleutée et brune que le croissant de lune et les corps blancs des trois déesses viennent éclairer. Ce lieu qui ne présente qu’un étagement d’aplat coloré semble indéfinissable.
Le Rêve, détails
« La matité et la localité des tons, le modèle laconique qui sont des beautés au Panthéon, déplaisent ou plutôt dépaysent avec la peinture de chevalet ».
Péladan
Reconnaissance et critiques
En 1881, Puvis expose au Musée des Arts Décoratifs, dont le compte rendu est élogieux dans les revues d’arts et les journaux où il présentera ses plus importantes peintures de chevalet réalisé après 1879 (Le Pauvre Pêcheur, La femme à sa toilette). Puis en 1884 il exposera au Musée des Beaux-Arts un important choix de dessins couvrant 25 ans de son oeuvre. Le Rêve n’est pas mentionné, cette oeuvre passe pour une oeuvre plus secondaire.
Peint dans la période d’apogée de la carrière de l’artiste Le Rêve est jugé sévèrement, comme trop simplifié, trop rudimentaire. Mais c’est Edmond About qui sera le plus critique : « Depuis plus de vingt ans il se promet et nous promet un chef d’oeuvre qu’il n’exécutera jamais car il ne sait ni peindre ni dessiner ». Le tableau est qualifié d’« art enfantin », de « fantoche lugubre entouré de 3 poupées grotesques ». Le Rêve sera aussi caricaturé dans Le Rire par Dunker, le 21 septembre 1901.
Le Rire, Dunker, 21 septembre 1901
Mais l’artiste trouve aussi des soutiens importants comme Théophile Gautier ou Théodore Duret (un temps possesseur du tableau), qui en dira : « [ce n’est] pas l’oeuvre la plus imaginée, on admettra qu’elle sera pour lui ce qu’a été l’angelus pour Millet, la conception qui exprime la quintessence de ses facultés ». Bien que critiquée, cette oeuvre est confiée au collectionneur d’art Théodore Duret, qui possédait plusieurs oeuvres de Puvis, puis il sera revendu en 1894 pour 9100 francs (un prix assez considérable) avant d’être revendu finalement à Etienne Moreau-Nélaton, un autre collectionneur d’avant-garde. Il rejoindra ensuite les collections du Musée d’Orsay en 1906.
Le style personnel et affirmé du peintre inspirera de nombreux peintres. Les post -impressionnistes se sont largement réclamés de Puvis pour y reconnaître l’un de leurs « prophètes ». Il est admiré par Gauguin, Van Gogh et plus généralement les peintres nabis qui se reconnaissent dans son esthétique (on pense à Maurice Denis). On retrouvera aussi son influence chez Matisse, Picasso, Seurat…
Conclusion
Puvis de Chavannes est un peintre qui a eu une formation « classique » qui se manifeste par le travail de la composition passant par le dessin. Le classicisme se retrouve dans le choix du thème du tableau d’inspiration antique et par le genre allégorique de la peinture. Toutefois c’est un peintre que l’on ne peut pas qualifier de symboliste ; Puvis de Chavannes ayant une démarche artistique et une technique qui lui sont propres, celles-ci lui ont valu beaucoup de critiques.
Puvis transpose sa méthode de peinture de décoration murale sur le tableaux de chevalet ce qui en fait un peintre hors de toute catégorie qui a su affirmer un style unique et personnel. C’est pour cette raison que Puvis de Chavannes a eu une influence considérable sur des peintres tel que Seurat, Gauguin, Picasso, Maurice Denis et bien d’autres et qu’il est une figure artistique majeure du XIXème siècle.
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Lorsque l’on pense à la peinture, peu d’artistes féminines nous viennent en tête (Frida Kahlo ? et le reste est flou). Redonner de la visibilité à ces femmes artistes, voici l’objectif de cet article. Aujourd’hui nous nous concentrons sur les peintres britanniques.
Levina Teerlinc (1510-1576)
Fille d’un enlumineur Levina a probablement appris à peindre auprès de son père. L’enluminure est à cette époque est l’une des activités artistiques les plus pratiquées. Levina a aussi été portraitiste d’Henri VIII succédant à Hans Holbein le Jeune. Il est extrêmement rare de voir une peintre femme au XVIe siècle, à cette période 95% des peintres sont des hommes.
attribué à Levina Teerlinc, A Royal Maundy, v.1560attribué à Levina Teerlinc, Portrait d’Elizabeth I, v.1565
Angelica Kauffman ( 1741-1806)
Son père, peintre et muraliste l’emmenait travailler avec lui comme assistante. Enfant, la petite ne montre pas seulement des aptitudes pour le dessin mais aussi pour la musique. Les femmes ne pouvaient pas dessiner d’après des nus masculin, pudeur oblige. Angelica préférant la peinture d’histoire réservé alors aux hommes réalisera tout de même des peintures mythologiques et historiques. Connaissant la notoriété la Londres, la peintre fait partie de l’une des deux femmes ayant fondé l’Académie Royale (Londres) en 1768. Plus tard, elle s’installe définitivement en Italie et y trouve le même succès.
Angelica Kauffman, huile sur toile, 73,7×61 cm, v.1770-1775, National Portrait Gallery, LondonAngelica Kauffman, The Artist in the Character of Design Listening to the Inspiration of Poetry, oil on canvas, 61 x 61 cm, 1782, KenwoodAngelica Kauffman, Self Portrait of the Artist Hesitating between the Arts of Music and Painting, oil on canvas, 147 x 215 cm, 1794, Nostell Priory
Maria Cosway (1760-1838)
Né à Florence Maria passe beaucoup de temps à l’Uffizi Gallery à copier les maîtres. En 1781 elle épouse Richard Cosway, un peintre connu pour ses portraits miniatures. Au début son mari l’interdit de peindre probablement parce que les femmes peintres étaient mal perçues. Mais en réalisant son talent Richard Cosway va la soutenir dans son travail. Au début du XIXème siècle l’artiste abandonne la peinture pour ouvrir des collèges pour jeunes filles en France et en Italie.
Maria Cosway, The Duchess of Devonshire as Cynthia from Spenser’s The Faerie Queene, c. 1781-1782, Chatsworth House
Elizabeth Thompson (1846-1933)
Formée en Italie puis en France, elle est influencée par le travail de deux peintres historiques : Ernest Messonier et Edouard Detaille avec lesquels elle va travailler. Elle se marie avec W.F. Butler un irlandais avec des idées anti-impérialistes, elle se rallie vite aux pensées de celui-ci. Le message ensuite véhiculé par ses peintures dénonçant le colonialisme britannique déplaît à la société et fait baisser sa notoriété ainsi que ses commandes.
Elizabeth Thompson, Calling the Roll After An Engagement, Crimea, oil on canvas, 93.3 x 183.5 cm, 1874, Royal CollectionElizabeth Thompson, The Remnants of an Army, oil on canvas, 132.1 x 233.7 cm, 1879, Tate Gallery, LondonElizabeth Thompson, Listed for the Connaught Rangers, oil on canvas, 107 x 169.5 cm, 1878, Bury Art Museum
Margaret Lindsay Williams (1888-1960)
En 1911 à la Royal Academy School, Margaret reçoit une médaille d’or pour son travail A city of refuge, elle est alors la plus jeune fille à recevoir ce titre. Elle part ensuite en France et représente des scènes de la vie quotidienne des soldats. A la fin de la Première guerre mondiale l’artiste est reconnue et connaît le succès. Vers la fin de sa carrière la peintre se concentre davantage sur les portraits.
Margaret Lindsey Williams, Care of Wounded Soldiers at Cardiff Royal Infirmary during the Great War , oil on canvas, 1916, Cardiff Royal InfirmaryMargaret Elizabeth Williams, Sir Robert Hughes, oil on canvas, 248.5 x 152.8 cm, 1915, Cardiff City Hall
Helen Saunders (1885-1963)
Vers 1914, Helen Saunders intègre le groupe d’avant-garde du vorticisme. Elle signe leur manifeste et expose son travail lors de leur première exposition. Vers 1920, elle commence à s’émanciper du groupe. Elle travaille alors d’après nature et réalise des portraits ou des paysages.
Helen Saunders, Abstract Multicoloured Design, 1915, Tate GalleryHelen Saunders, Abstract composition in blue and yellow, c.1915, on paper, Tate Gallery
Leonora Carrington (1917-2011)
Muse des surréalistes mais elle est aussi peintre et écrivain à ses heures perdues. En 1937, elle se mit en couple avec Max Ernst mais en 1939 lui d’origine juive est emprisonné dans un camp et Leonora fuit en Espagne. Mise dans un hôpital psychiatrique par ses parents elle se sauve au Mexique. Elle y admire les fresques murales de Diego Riviera et la peinture de Frida Khalo. Aujourd’hui encore Leonora Carrington est considérer par beaucoup de mexicains comme étant une peintre mexicaine.
Leonora Carrington, The Old Maids, oil on board, 58.2 x 73.8 cm, 1947, Sainsbury Centre for Visual Arts, University of East AngliaLeonora Carrington, The Giantess (The Guardian of the Egg), tempera on wood panel, 117 x 68 cm, c. 1947, private collectionLeonora Carrington, The Magical World of the Mayas, mural painting, 430 x 200 cm, 1964, National Museum of Anthropology, Mexico City
Fiona Rae (né en 1963)
Fiona commence sa carrière au sein du groupe young british artists. Sa notoriété grandit lorsqu’en 1988 elle participe à une exposition de Damien Hirst. Fiona travaille sur les formes abstraites et utilises des polices, des icônes issue de l’imagerie populaire.
Chantal Joffe (né en 1969)
Daryll Joffe, la mère de l’artiste était peintre, elle peignait à l’aquarelle. Sa fille Chantal Joffe travaille souvent sur grand format, l’artiste peint des portraits expressifs de femmes et d’enfants. Chantal Joffe est beaucoup inspiré par le cinéma et par la photographie, notamment par le travail de Diane Arbus.
Chantal Joffe, Rosanna, 2018, 90 x 60 cm
Chantal Joffe, Black Camisole, 2004, oil on board, 305 x 124 cm
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Comme promis voici un autre article sur les différentes étapes de mon dessin. Depuis toute petite je suis en admiration devant l’élégance des femmes des années 50 et de l’âge d’or d’hollywood en général avec des femmes comme Greta Garbo, Marlène Dietrich ou encore Audrey Hepburn (et bien d’autres encore).
Marlène Dietrich
Image de référence
Pour cette illustration j’ai trouvé uneimage de référence sur instagram sur le compte de @_capuchina._. De nombreux comptes où des femmes incarnent le style “vintage” sont semblables à celui-ci sur instagram.
Processus
Je commence comme toujours un dessin sur une feuille A4 à la mine rouge et je corrige les défauts à la mine grise. Le critérium est décidément mon medium préféré pour les esquisses. Ensuite je décalque mon premier dessin avec les moyens du bord (fenêtre, écran d’ordinateur) sur un papier de meilleur qualité, une feuille blanche Clairefontaine 300gr.
Une fois mon esquisse recopier sur une feuille je corrige encore les défauts qui ne me plaisent pas. Je poursuis mon portrait avec des feutres et un stylo bic noir. Je mets ensuite des couleurs avec du promarker. J’ai d’ailleurs simplifié les motifs de la robe pour un rendu plus lisse et plus net.
Je retouche enfin mon image en partie sur photoshop et pour que cela soit plus rapide je finis les retouches sur l’application snapseed. Voilà ! Je poste ensuite l’illustration sur mon compte instagram !
Si vous avez quelque chose à partager n’hésitez pas à aimer ou commenter cet article.
Etant une dessinatrice compulsive j’ai eu l’idée de partager avec vous les différentes étapes de mes dessins, voici le premier article d’une série qui sera longue !
Voici le résultat final :
Image de référence
Je commence d’abord à chercher une image de référence pour dessiner. Instagram, Pinterest, Vogue sont des sources d’inspiration inépuisable (surtout lorsque l’on aime le dessin de mode).
Ici vous pouvez voir l’image de référence que j’ai trouvé sur le compte @nikki_makeup :
Processus
Je commence d’abord à faire un premier dessin au critérium sur une feuille blanche lambda. J’utilise souvent deux couleurs de critérium. Ici, j’ai fait une première esquisse au crayon violet puis une autre avec une mine grise. Je me permets aussi quelques digression par rapport au modèle de référence. J’ai préféré que le modèle nous regarde au lieu d’avoir un regard fuyant et j’ai voulu ajouté ces petites fleurs jaunes sur le foulard.
Une fois que je suis satisfaite du résultat je mets mon dessin au propre sur une feuille blanche clairefontaine A4 de 350g. Je refais mon dessin au feutre et au stylo bic noir. Ensuite, j’ajoute des couleurs. J’ai utilisé de l’encre et du promarker pour les couleurs que j’ajoute sur le foulard, les lèvres et les ombres.
Retouche
Une fois l’illustration finie je la prends en photo avec un reflex (un canon 700D). Puis je la retouche sur Photoshop pour que le dessin soit “propre” sur internet. Je mets un fond blanc et sature légèrement les couleurs.
N’hésitez pas à commenter pour vous exprimez et à aimer si ça vous a plus.
Le dessin a longtemps été considéré comme une étude, une esquisse, un travail inachevé. Mais au fil de son histoire le dessin est progressivement reconnu comme un Art à part entière, une œuvre d’art en soi. Voici une courte liste d’artistes (et bien sûr il y en a pleins d’autres) qui ont excellé dans l’art de dessiner.
Léonard De Vinci (1452 – 1519)
Léonard De Vinci entre en 1467 ou 1469, a peine âgé de 15 ans dans l’atelier de Verocchio. C’est à partir de 1482 que Léonard De Vinci commence à prendre l’habitude de remplir des carnets de notes et de dessins. De nos jours Léonard De Vinci incarne la pensée humaniste de la Renaissance car il s’intéresse à des domaines divers et variés. Ainsi dans ses carnets on retrouve des notes et dessins sur l’anatomie, l’hydraulique, la botanique, des inventions, de l’architecture, de la topographie, de la sculpture, de la peinture… Le premier dessin connu de l’artiste est un paysage. Sur ces dessins on peut observer des traces faites à la plume sans encre sur le papier. Cela prouve qu’il réalisait des dessins “préliminaires” avant d’utiliser un medium plus définitif comme l’encre.
Figure assise, détrempe grise et rehauts de blanc, v.1470-1480, 26,5 x 25,3cm, Musée du Louvre. Âgée de 15 ans, Léonard de Vinci maîtrisait déjà parfaitement l’art du dessin et de la copie.
Portrait of a man in red Chalk, 1512, red chalk in paper, 33 x 22 cm, Biblioteca Reale (Turin). Ce dessin est reconnu comme étant l’autoportrait de l’artiste vers l’âge de 60 ans.
Vitruvian Man, 1490, pen and ink with wash over metalpoint on paper, 34.6 x 22.5 cm, Gallerie dell’Accademia (Venice)
A study for a winged figure, an allegory with Fortune (1895.0915.482)
Henri Toulouse-Lautrec (1864-1901)
Atteint d’une maladie génétique Lautrec n’atteindra pas la taille des autres adultes. Dès son enfance il dessine et peint. Son trait tend déjà vers la caricature et il n’hésite pas à faire sa propre caricatur. En 1882, Il va à Paris dans le but d’entrer aux Beaux-Arts, il entre dans l’atelier de Léon Bonnat puis dans celui de Cormon. Mais il découvre la fondation des Indépendants et la dernière exposition des impressionnistes qui l’attire davantage. A Paris, Il dépeint la vie à Montmartre où il fréquente assidûment le Moulin Rouge, le Mirliton et autres café-concerts. Il s’inspire de la lumière crue qui projette de grandes ombres et accentue les traits des visages. Lautrec réalise des affiches pour les cabarets parisiens et cafés-concerts. Avec ses compositions graphiques innovantes Lautrec fut l’un des premiers à élever l’affiche au rang d’Art. Les mediums qu’il utilise principalement sont l’encre, le pastel, le crayon et le fusain. Le cirque, le théâtre, les cabarets et les femmes (notamment les prostituées) sont des thèmes récurrents dans son art. À la fin de sa vie il réalise la série de dessins Le Cirque aux crayons de couleurs.
Moulin Rouge : La Goulue, 1891, lithograph, 170 x 118.7 cm
Portrait of Vincent Van Gogh, 1888, pastel on cardboard, 54 x 45 cm, Rijksmuseum Vincent van Gogh (Amsterdam)
Ballet de Papa chrysantheme, 1892, pastel, Musée Toulouse-Lautrec
At the Circus : The Spanish Walk, 1899, Graphite, black and colored pastel, and charcoal on off-white heavy wove paper, 35 x 25 cm
Egon Schiele (1890-1918)
En 1906, à l’âge de seize ans E.Schiele entre à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne maisnil trouve l’enseignement trop académique. En 1907, il fait la connaissance de Gustav Klimt. Klimt reconnaît immédiatement son potentiel et l’encourage dans sa voie.
C’est à partir de 1910 que l’artiste délaisse le style Art nouveau pour commencer à développer une ligne expressive au contour nerveux et anguleux. Son séjour en prison même s’il fut très bref le marque profondément. Entre 1914 et 1917, ses modèles féminins sont cernées de contours sombres mais elles portent des vêtements aux couleurs vives. Les femmes qu’il représente présente davantage de corporalité, les personnages ne sont plus uniquement des lignes.
Une grande partie de son œuvre est consacrée au travail sur papier (gouache, aquarelles, dessins). Il dessinait très rapidement et utilisait très peu voir jamais la gomme. Il a noté sur certains de ses dessins le temps qu’il a pris pour les réaliser.
Female nude, 1910, indian ink, watercolor, 44.3 x 30.6 cmDouble self portrait, 1915, watercolor and crayon, Private collection
Seated Woman with Bent Knee, 1917, crayon gouache and watercolor paper, National Gallery in Prague
Portrait of Actress Marga Boerner with Compact, 1917, gouache and black crayon, 48.2 x30.5 cm, Private collection
Mucha (1860-1939)
En 1881, le comte Khuen-Bellassi commande des fresques à Alphons Mucha pour sa maison puis il finance les études de Mucha à l’Académie des Beaux-Arts de Munich puis à l’Académie Julia et à l’Académie Colarossi. Plus tard, il passe un contrat avec l’imprimerie Champenois et réalise de nombreuses commandes pour des produits de consommation comme les biscuits Lefèvre-Utile ou le papier à cigarettes Job. En 1894, l’imprimeur Lemercier confie à l’artiste la réalisation d’une affiche pour une pièce de théâtre nommé Gismonda. Sarah Bernhardt en est la vedette. Cette affiche est un succès et Mucha est dès lors reconnu pour son travail. Pour réaliser ses affiches il travaille d’après des photographies qu’il a faites de ses modèles.
Ses influences sont multiples. Il puise son inspiration dans le folklore byzantin, celte, japonais, rococo, gothique, judaïque, tchèque… En plus des ses affiches il dessine des décors de théâtre, des costumes. C’est aussi un fervent dessinateur de bijoux. Il adresse des recueils de dessin aux futurs dessinateur comme Documents décoratifs (1902) qui est une suite de planche rassemblant l’ensemble de ses créations et Figures décoratives (1905). Mucha a la conviction que l’art véhicule un message.
Gismonda, 1894, lithograph, 216 x 74.2 cm, Private Collection
The seasons (series), 1896, lithograph, Mucha museum (Prague)
board 49, crayon and white gouache on carton, 51 x 39 cm
board 12, crayon on paper, 46,5 x 37,3 cm
Matisse (1869-1954)
Connu comme « fauviste » pour son usage de couleurs vives, Matisse est également un grand dessinateur. Il commence à peindre à la suite d’une crise d’appendicite où il doit rester à l’hôpital. Sa mère elle-même peintre amateur vient lui offrir une boîte de gouache. Par la suite, il étudie aux Beaux-Arts de Paris, il y fréquente l’Atelier de Gustave Moreau de 1895-1898. Il fait aussi la copie des maîtres anciens au Louvre. Le dessin est le fondement de ses peintures. Il dessine au moyen de la plume, de l’encre, du crayon et du fusain. Matisse utilise également un bâton en accrochant au bout un pinceau. A ses élèves Matisse leur conseille “d’éliminer l’accessoire et d’exagérer l’essentiel“. Chaque composition est unique. Matisse donne de l’importance à la l’harmonie de l’ensemble. Ainsi chaque dessin est adapté au format et répond aux autres objets qui l’entoure. A la fin de sa vie il s’intéresse à la technique du collage en peignant des morceaux de papiers à la gouache.
Henri Matisse, Landscape Collioure, 1905, Reed pen black ink on laid paper, 30.8 x 45.7 cm, Barnes Foundation
Profile Head with Ruffle, 1937, Pen and black ink, 38 x 28cm, Baltimore Museum of Art
Resting woman wearing Tiara, 1936, pen black ink, 31.4 x 49.8 cm, Baltimore Museum of Art
M. C. Escher – Maurits Cornelis Escher (1898-1972)
Escher étudie à Harleem School en Architecture et Art décoratif. Il utilise principalement la gravure sur bois, la lithographie et la manière noire. Il s’intéresse à la perception et cela se traduit dans son travail. Il maîtrise parfaitement la perspective et mêle le réalisme au fantastique avec des trompe l’oeil. Son travail inspire les mathématiciens qui utilise son travail pour créer de nouvelles théorie ou comme support de leur travail comme H.S.M. Coxeter ou Roger Penrose. Le mouvement Op’Art lui demandera d’intégrer leur groupe mais Escher refusera toujours d’être associé à tout mouvement artistique. Dans ses estampes Escher s’intéresse tour à tour aux paysages, à la métamorphose, à la perspective, à l’infini. La prédilection d’Escher pour le contraste noir-blanc est probablement dû à son onde de pensées, son penchant pour la dualité.
Relativity, 1953, lithograph, 27.7 x 29.2 cm
Drawing hands, 1948, lithograph, 28.2 x 33.2 cm
Metamorphosis I, 1937, woodcut, 19.5 x 90.8 cm
Hand with reflecting shpere, 1935, lithograph, 31.8 x 21.3 cm
Giacometti (1901-1966)
Fils de peintre post-impressionniste. Giacometti est un sculpteur mais aussi un peintre et un dessinateur. Il étudie à l’Ecole des beaux-arts de Genève et s’installe à Paris en 1922. En 1929, suite à des difficultés financières il fait du design d’objets. Pour sa première commission il redécore le bureau du banquier Pierre David-Weil. Il fait également des illustrations pour des poètes comme René Crevel, André Breton ou Tristan Tzara. Comme beaucoup d’autres artistes, Giacometti s’est exercé à la copie des maîtres. Il passe du temps au Louvre à copier les sculptures antiques et les sculptures égyptiennes qu’il affectionnent particulièrement. C’est après ses études à la Grande Chaumière que Giacometti commencera à dessiner d’après imagination. Angoissé et fasciné par la mort ce sujet est très présent dans ses œuvres.
Untitled, 1969, lithograph on arches wove paper, 29.9 x 29.2 cm, Fine Arts Museums of San Francisco
1969, lithograph on Arches wove paper, 32.9 x 19.8cm, Fine Arts Museums of San Francisco
Untitled, 1969, lithograph on arches wove paper, 40.1 x 31.1 cm, The Fine Arts Museums of San Francisco
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Décédée il y a 5 ans, c’est la première fois que l’on expose l’artiste de manière posthume à Paris. La dernière fois que l’on avait présenté son travail c’était à la galerie nationale du jeu de paume en 2003. Et la première fois que l’on avait exposé l’artiste à Paris c’était au grand Palais en 1981.
L’exposition Zao Wou-ki a lieu au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris du 1er juin 2018 au 6 janvier 2019.
L’EXPOSITION
Elle présente une quarantaine de peintures sur toile et sur papier datant de 1949 à 2006.
L’expo s’articule principalement en quatre salles. Les salles suivent l’évolution chronologique des œuvres de l’artiste. Il faut savoir que l’exposition se focalise uniquement sur les œuvres dites « abstraites » de Zao Wou-ki et sur ses grands formats.
ZAO WOU-KI (1920-2013)
Descendant de la dynastie Song, le prénom Wou-ki signifie « sans limites / illimité ». Ce nom colle parfaitement au message véhiculé dans ses œuvres.
Né dans un milieu aisé, son père qui était banquier l’encourage dans la voie de la peinture. Il apprend la peinture traditionnelle chinoise dont la calligraphie. La calligraphie lui donnera la spontanéité et la liberté dans le geste. Il étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de Hangzhou. Il y rencontre Vadime Elisseeff, attaché culturel de l’ambassade de France en Chine. Ce dernier encourage le jeune Wou-ki à venir à Paris. D’ailleurs, Zao admire depuis son enfance les artistes européens tel que Cézanne, Matisse et Picasso.
En 1948, âgé de 28 ans, Zao Wou-Ki quitte sa Chine natale pour la France alors centre artistique en concurrence avec les Etats-Unis. La première chose qu’il fait une fois arrivé en France c’est aller visiter le Louvre.
En 1950, Henri Michaux voit des lithographies de Wou-ki, tellement inspiré il écrivit spontanément huit poèmes pour les illustrer. Ainsi naît une grande amitié entre les deux hommes. Zao Wou-ki réussit à s’intégrer et à s’immerger dans le milieu artistique parisien. Il deviendra l’ami de Pierre Soulages, J. Miro, A. Malraux…
En 1951, la découverte de Paul Klee le fascine et l’oriente vers l’abstraction. Et la découverte des peintres américains abstraits le conforte dans l’idée de faire des grands formats. Il peint ses toiles à même le sol et tourne autour tel un Jackson Pollock.
Après la mort de sa deuxième épouse il retournera en Chine. Cette période marquera un tournant dans son art. Encouragé par son ami Henri Michaux il reprend les encres et renoue avec les techniques traditionnelles dont la calligraphie.
En 2008, le peintre arrêtât définitivement la peinture. Il continuera tout de même la céramique comme l’illustre sa collaboration avec la Manufacture de Sèvres.
LES ŒUVRES
Traversée des apparences, 1956, huile sur toile, 97 x 195 cm, Collection particulière (Dennis Bouchard)
Traversée des apparences
La figuration disparaît. La toile devient un espace nouveau qui diffère du réel. Le motif est concentré dans le centre, plus tard le peintre les rejettera sur les côtés. On aperçoit des signes, cela rappelle la calligraphie mais ici elles sont dépourvues de significations.
Nous deux, 1957, huile sur toile, 161.3 x 199.4 cm
Nous deux
Peint suite à la séparation avec sa femme. On retrouve des idéogrammes. Ceux-ci se fondent et tendent à disparaître dans la couleur. Les couleurs sont chaudes. Il y a de la lumière au centre mais les ombres paraissent menaçantes.
Hommage à Edgar Varèse, 1964, huile sur toile, 255 x 344 cm, collection particulière
Hommage à Edgar Varèse
Edgar Varèse choqua le monde de la musique en introduisant des sons électroniques. La peinture est tout en mouvement, agitée voir violente. Les motifs sont rassemblés au centre. La musique sera une grande source d’inspiration et tiendra une place importante dans la vie et dans l’oeuvre du peintre.
01 04 66
01 04 66
Le peintre abandonne les titres subjectifs. Il donnera pour titre la date à laquelle la peinture est terminée. Celle-ci est finie un 1er avril 1966. Ici, la couleur est utilisée comme un moyen d’expression.
En mémoire de May, 1972, huile sur toile, 200 x 525,7 cm
En mémoire de May
Hommage à sa deuxième femme décédée. A la suite de cette déchirure il perd l’envie de peindre mais exécuta tout de même cette peinture. De grands traits ou trous noirs envahissent l’espace.
03 12 74, 1974, huile sur toile, 250 x 260 cm,
03 12 74
On voit la présence d’un vide centrale et les motifs sont rejetés sur les bords. La toile fait penser à la force des éléments naturels et le mouvement circulaire fait penser aux oculus de la Renaissance italienne comme celle d’Andrea Mantegna.
Hommage à Henri Matisse, 1986, huile sur toile, 162 x 130 cm, collection particulière
Hommage à Henri Matisse
Cette peinture fait référence au tableau de Matisse, Porte fenêtre à Collioure. Nous reconnaissons l’hommage à Matisse avec seulement l’usage de la palette et l’utilisation de l’espace de la toile.
Triptyque, Hommage à Monet, 1991, huile sur toile, 200 x 486 cm, collection particulière
Hommage à Monet
Les nymphéas de Monet marque l’esprit de l’artiste. On retrouve l’essence organique des sujets de Monet ainsi que le mouvement, la palette et la lumière.
L’artiste a su tirer son inspiration à la fois dans l’Orient et dans l’Occident. Il a ainsi créer sa propre identité, son propre univers. L’abstraction de Zao Wou-ki est unique. Elle dégage quelque chose d’organique et nous immerge dans les éléments naturels. On a même qualifié cette abstraction de « lyrique ». Son grand-père lui disait que la calligraphie était un art dès lors qu’elle dégageait une émotion. Ainsi on ressent devant ses toiles émotions, puissance et poésie.
Berthe Morisot, femme Impressionniste à part entière. Unique femme artiste présente à l’exposition des impressionnistes en 1874. Oubliée pendant une longue période Berthe Morisot a pourtant joué un rôle majeur dans l’impressionnisme tout comme ses pairs Mary Cassat et Eva Gonzalès. Voici un article qui vous permettra d’en connaître davantage cette artiste.
ENFANCE
Bethe Morisot est née dans un milieu aisé. Elle avait un frère cadet et deux sœurs aînées. Son père était un amateur d’art. Ainsi dès son enfance elle a côtoyé le monde de l’art et apprit le dessin et le piano. Petite anecdote, Berthe Morisot est une descendante de Jean-Honoré Fragonard c’est sans doute la raison pour laquelle sa famille baigne dans l’art.
APPRENTISSAGE
C’est leur mère, Cornélie, qui encouragea Berthe et sa sœur Edma à pratiquer la peinture. Elle engagea d’abord Geoffroy-Alphonse Chocarne qui enseignait la méthode académique. Cet apprentissage ennuyait profondément les deux sœurs. Par la suite, Joseph Guichard, ancien élève d’Ingres reprendra le flambeau. Il insista sur l’importance du dessin. Selon lui le dessin est la force de toute peinture. Il les emmenait au Louvre copier les œuvres de maîtres. Et oui, l’école des Beaux-arts était interdite aux femmes jusqu’en 1897 et le Louvre était la seule école ouverte au genre féminin.
Vers 1860, J.Guichard leur présenta Jean-Baptiste Corot. Ce dernier aura une grande influence sur le style de Berthe. C’est d’ailleurs Corot qui l’initia à la peinture en plein air. Au Louvre, Guichard les présenta à Henri-Fantin-Latour. Plus tard, toujours au Louvre, le professeur leur présenta Edouard Manet.
Le Jardin à Bougival, 1884, huile sur toile, 73x92cm
LES DÉBUTS EN TANT QUE PEINTRE
En 1864, les sœurs exposent pour la première fois au Salon des Beaux-arts. À la suite de cet événement leur père leur fera construire un atelier. De 1864 à 1868, Berthe Morisot fut reçue à chaque exposition du salon des Beaux-Arts.
Edma, coupée du milieu artistique cessa presque de peindre lorsqu’elle épousa un officier de marine. La perte de sa complice affecta Berthe mais elle continua dans sa voie et voulut faire de la peinture son métier. Nous n’avons aucune trace des œuvres de jeunesse de Berthe car elle les a toutes détruites (jusque l’année 1871) pensant que celles-ci ne la représentaient pas assez. Elle n’aimait pas voir l’étouffante influence de Corot ou de Manet dans ses productions. Sa volonté était de faire une œuvre originale, à part entière.
En, 1872 elle expose au salon officiel le tableau Portrait de Mme Pontillon représentant sa sœur Edma. La même année durant l’été elle vend pour la première fois une toile et trois aquarelles au marchand d’art Paul Durand-Ruel. À partir de cette vente elle se rend compte que la peinture peut être un véritable métier.
Portrait de Mme Pontillon, née Edma Morisot, 1871, Pastel 80×64,5cm
LES MANET ET BERTHE
Berthe Morisot eut une grande influencesur Edouard Manet et inversement. Edouard Manet de mentor deviendra peu à peu son ami. Edouard la considéra d’abord uniquement comme un modèle, rôle habituel des femmes mais peu à peu il la reconnait pour sa qualité d’artiste. Il ira même jusqu’à consulter son avis pour ses propres toiles. Mais se montrant parfois étouffant, Manet retouchera même les toiles de Morisot.
Plusieurs indices nous font penser que Berthe et Edouard ont partagés des sentiments amoureux mais que leur relation restera platonique. Cependant, aucun écrit prouve l’existence d’une relation amoureuse entre les deux peintres.
En 1874, Morisot se maria non pas avec Edouard Manet mais avec son frère, Eugène. C’était un peintre du dimanche, il arrêta de peindre pour se concentrer entièrement à la carrière de sa femme. En 1879, naîtra de leur union Julie Manet qui sera sa fille et sa muse.
Eugène Manet à l’île de Wight, 1875, huile sur toile, 36x46cm
L’IMPRESSIONNISME
1874, B.Morisot, Renoir, Monet, Pissaro et Degas fondent la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs. Cette société a pour but d’exposer le travail des impressionnistes. Auparavant, le salon officiel de l’Académie des Beaux-Arts était la seule opportunité d’exposer.
Leur première exposition fut qualifiée avec ironie d’impressionniste à Paris. Celle-ci eut lieu dans les anciens ateliers de Nadar (célèbre photographe). Berthe, seule femme dans l’exposition des impressionnistes, y exposa neuf toiles dont sa plus connue Le Berceau.
« Impression, j’en étais sûr. Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans… Et quelle liberté, quelle aisance dans la facture ! Le papier peint à l’état embryonnaire est encore plus fait que cette marine-là » critique de Louis Leroy
Le Berceau, 1872, huile sur toile, 56x46cm, Musée d’Orsay
L’ŒUVRE DE « LA BELLE PEINTRE »
Les sujets préférés de la peintre sont le quotidien, l’intime, la nature et les femmes. Pour changer il ne s’agit pas d’une vision « masculine », les femmes ne sont pas considérées uniquement comme objet de désir sexuel.
Femme à l’éventail, 1875, huile sur toile, 62x52cm
Elle affectionne peindre les femmes dans leurs plus beaux atours. La maternité est également un thème récurrent dans son art. L’artiste hésitait entre la maternité et l’indépendance. Elle réussit à concilier les deux grâce à son union avec Eugène.
Berthe Morisot est surtout une peintre du quotidien et de l’intimité ainsi elle peint son entourage. Ses principales muses sont sa sœur, Edma et sa fille, Julie.
Julie rêvant, 1894
Morisot est reconnue comme étant une coloriste hors pair. Sa palette est claire et pastelle, très probablement influencée de son amour pour la technique de l’aquarelle. Son pinceau est nerveux, rapide, spontané. Il paraît tantôt léger, tantôt lourd ce qui donne une profondeur et une harmonie à ses toiles. Et surtout la peintre nous raconte l’essentiel, tout est suggéré.
Le Cerisier, 1891, huile sur toile, 154x80cm, Musée Marmottan
Sur son certificat de décès ainsi que sur son acte de mariage est inscrit « sans profession ». Son statut de femme a été un obstacle dans sa carrière d’artiste, néanmoins ses pairs impressionnistes la considéreront comme une égale.
« La singularité de Berthe Morisot fut de vivre sa peinture et de peindre sa vie. Elle prenait, laissait, reprenait le pinceau, comme nous prend, s’efface et nous revient une pensée. C’est là ce qui confère à ses ouvrages le charme très particulier d’une étroite, presque indissoluble relation entre un idéal d’artiste et l’intimité d’une existence. » P.Valéry
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« IF GRAFFITI CHANGED ANYTHING IT WOULD BE ILLEGAL » Banksy
« Je fais des tableaux et la toile, c’est le monde » Jérôme e
Le street Art est partout, qu’on l’adore ou qu’on le déteste on ne peut l’ignorer. Il est considéré par certain comme du vandalisme mais il ne faut pas oublier que celui-ci est ancré dans l’histoire de l’art.
Qu’est-ce que le Street Art ?
Une appellation un peu fourre-tout qui regroupe l’art qui se trouve dans la rue et possède un caractère très éphémère. On y trouve : graffitis, pochoirs , affiches, installations, peintures, bombes aérosol, tricots (yarn bombing), stickers, mosaïques…
Contexte
Dans les années 1960 les réseaux ferroviaires se multiplient. L’architecture des villes devient grise et morne. New York est alors dévastée par la répression industrielle et la ville n’a pas de budget. La culture populaire se fait alors entendre. L’Art urbain a émergé avec le mouvement « street » des skaters, le hip-hop, le rap et le mouvement punk.
Naissance du Street Art
En 1942 pendant la WWII, Kilroy, un ouvrier américain travaillait dans une usine de bombe à Détroit. Il écrit « Kilroy was here » sur les bombes. Les soldats ont rapidement adopté ce slogan et l’écrivait sur les murs « Kilroy was here ». Quelques décennies plus tard, les graffitis font leurs apparitions à Philadelphie grâce à Cornbread et Cool Ear. Cornbreadétait fou amoureux d’une fille mais il n’osait pas le lui dire en face. Alors il taguait où il pouvait : « Cornbread Loves Cynthia ». La presse locale fut attiré par ces inscriptions et lui lança le défi d’écrire dans des endroits aussi improbables qu’inaccessibles.
A New York, les graffitis sont d’abord né sous la forme de signatures suivi par les numéros de rue des « writters » on les nomme « graffiti writings ». On les a nommé par la suite les « blaze ». Par exemple, Taki 183 coursier à New York apposait sa signature un peu partout en ne se limitant pas uniquement à son quartier contrairement aux autres writters. Le phénomène attire l’attention et le magazine Time du 21 juillet 1971 lui accorde un article. Taki 183 est considéré comme un précurseur du tag New-Yorkais.
De Philadelphie à New York
Les graffitis ne sont donc pas vraiment né à New York mais plutôt à Philadelphie. Les graffitis se propagent jusqu’à NYC vers les années 1960 par l’intermédiaire des trains et métros qui sont de plus en plus nombreux. Les graffeurs New Yorkais remarquent aussi que leur graffitis ont plus de visibilité sur les métros. La concurrence devient féroce entre les différents « crew » (équipe de graffeurs) et c’està celui qui taguera le plus sa signature. Les graffeurs ne prétendaient pas être artiste mais possédait déjà la volonté de se démarquer parmi ces innombrable signatures. C’est ainsi que les signatures deviennent de plus en plus stylisées dont Phase 2 et Futura sont les précurseurs.
L’arrivée en Europe
Mai 68 a énormément marqué le paysage de Paris et de la France. Les jeunes plaquaient des affiches sur les murs, des tag afin de s’exprimer et relier à leur cause d’autres militants. Ce sont des pratiques que l’on trouve dans tous les mouvements qui veulent faire de la propagande (on peut penser à l’Allemagne nazi, l’Italie fasciste…). Mais le véritable déclic fut les vacances d’été entre 1983 et 1985. Les étudiants voyagent à New York et rapporte avec eux des bribes de la culture américaine dont le graffiti qui était en plein essor là-bas. Le Graffeur parisien Bando contribua fortement a tisser un lien entre les graffeurs new-yorkais et parisien.
C’est dans les années 1980 que l’art de rue explose en France (notamment à Paris) avec Blek le rat qui s’inspire du personnage de bande dessiné Blek le Rock et Jérôme Mesnager.
Illégalité
Aspect primordial de l’art de rue. L’illégalité rend le geste excitant et symbolique mais il est aussi l’argument des détracteurs du street art.
En 1980 à New York le maire interdit les graffitis dans la ville. Toujours en 1980 Haral Neageli est condamné à neuf mois de prison par le tribunal de Zurich à cause de son travail poétiques dans l’espace public.
En 2014, la RATP fait un procès contre M.Chat. Celui-ci a tagué ses têtes de chat sur les murs d’une station de métro en travaux. La RATP refera un procès contre M.Chat pour avoir tagué sur un panneau de la gare du Nord.
En 2006, Barcelone interdit le street art mais malgré le risque d’une amende qui peut atteindre 3000 euros certains continuent toujours à créer.
La frontière est flou entre la liberté d’expression et la dégradation des biens publics. Pour palier à cette frontière certaines villes préfèrent tout simplement interdire la pratique.
L’institutionnalisation
En 1972, la première exposition de Street Art a lieu dans une galerie grâce au critique d’art Hugo Martinez. Celui-ci fonde United Graffiti Artists. C’est un collectif de graffeurs qui créent des expo pour être reconnu et vendre. On y trouve Phase 2 ou Stay High 149.
Le « M.U.R » (modulable,urbain, réactif) représente une pionnière dans l’association des street artist. C’est une association qui regroupent des artistes de rues et participent à faire connaître leur travaux au public.
L’art urbain s’accapare de plus en plus les galeries ou inversement. Il y a même des commandes qui se font auprès des artistes de rues. Par exemple, en 2016 la Marie de Reims a commandé un travail de C215 afin de l’exposer.
Des origines beaucoup plus lointaines
Cet art ou pratique n’est pas tombé du ciel au contraire elle s’inscrit dans la continuité de l’histoire de l’art. Nous pouvons remonter jusqu’à la Préhistoire où l’on dessinait sur les murs. Les dessins étaient gravés avec une pierre ou un os. On peut même voir les parois des grottes des formes de main en négatif qui font écho à la technique du pochoir.
Plus tard à Pompéi, écrire sur les murs des édifices publics, des maisons était une activité récurrente. Sur ces murs on écrivaient des déclarations d’amour (ça ne vous rappelle pas quelque chose), des critiques d’homme politique, des messages de toutes sorte, son nom. Par exemple, “Je suis émerveillé, ô mur ! que tu ne sois pas encore tombé en ruines sous le poids de toutes les niaiseries dont on t’a recouvert.”
Aujourd’hui les mairies font appel aux artistes urbain pour décorer les murs de leur ville. Ces commandes rappellent les commandes de fresques de l’antiquité, de la Renaissance ou le courant muraliste au Mexique.
L’art urbain fait partit de notre histoire. C’est un art qui a eu énormément d’impact et qui prend de plus en plus d’ampleur de la fin du XXe jusqu’à nos jours. Né dans les rues, il entre de plus en plus dans les musées et les galeries ce qui bouscule la définition même (déjà assez vague) du Street Art.
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