Le dessin a longtemps été considéré comme une étude, une esquisse, un travail inachevé. Mais au fil de son histoire le dessin est progressivement reconnu comme un Art à part entière, une œuvre d’art en soi. Voici une courte liste d’artistes (et bien sûr il y en a pleins d’autres) qui ont excellé dans l’art de dessiner.
Léonard De Vinci (1452 – 1519)
Léonard De Vinci entre en 1467 ou 1469, a peine âgé de 15 ans dans l’atelier de Verocchio. C’est à partir de 1482 que Léonard De Vinci commence à prendre l’habitude de remplir des carnets de notes et de dessins. De nos jours Léonard De Vinci incarne la pensée humaniste de la Renaissance car il s’intéresse à des domaines divers et variés. Ainsi dans ses carnets on retrouve des notes et dessins sur l’anatomie, l’hydraulique, la botanique, des inventions, de l’architecture, de la topographie, de la sculpture, de la peinture… Le premier dessin connu de l’artiste est un paysage. Sur ces dessins on peut observer des traces faites à la plume sans encre sur le papier. Cela prouve qu’il réalisait des dessins “préliminaires” avant d’utiliser un medium plus définitif comme l’encre.




Henri Toulouse-Lautrec (1864-1901)
Atteint d’une maladie génétique Lautrec n’atteindra pas la taille des autres adultes. Dès son enfance il dessine et peint. Son trait tend déjà vers la caricature et il n’hésite pas à faire sa propre caricatur. En 1882, Il va à Paris dans le but d’entrer aux Beaux-Arts, il entre dans l’atelier de Léon Bonnat puis dans celui de Cormon. Mais il découvre la fondation des Indépendants et la dernière exposition des impressionnistes qui l’attire davantage. A Paris, Il dépeint la vie à Montmartre où il fréquente assidûment le Moulin Rouge, le Mirliton et autres café-concerts. Il s’inspire de la lumière crue qui projette de grandes ombres et accentue les traits des visages. Lautrec réalise des affiches pour les cabarets parisiens et cafés-concerts. Avec ses compositions graphiques innovantes Lautrec fut l’un des premiers à élever l’affiche au rang d’Art. Les mediums qu’il utilise principalement sont l’encre, le pastel, le crayon et le fusain. Le cirque, le théâtre, les cabarets et les femmes (notamment les prostituées) sont des thèmes récurrents dans son art. À la fin de sa vie il réalise la série de dessins Le Cirque aux crayons de couleurs.




Egon Schiele (1890-1918)
En 1906, à l’âge de seize ans E.Schiele entre à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne maisnil trouve l’enseignement trop académique. En 1907, il fait la connaissance de Gustav Klimt. Klimt reconnaît immédiatement son potentiel et l’encourage dans sa voie.
C’est à partir de 1910 que l’artiste délaisse le style Art nouveau pour commencer à développer une ligne expressive au contour nerveux et anguleux. Son séjour en prison même s’il fut très bref le marque profondément. Entre 1914 et 1917, ses modèles féminins sont cernées de contours sombres mais elles portent des vêtements aux couleurs vives. Les femmes qu’il représente présente davantage de corporalité, les personnages ne sont plus uniquement des lignes.
Une grande partie de son œuvre est consacrée au travail sur papier (gouache, aquarelles, dessins). Il dessinait très rapidement et utilisait très peu voir jamais la gomme. Il a noté sur certains de ses dessins le temps qu’il a pris pour les réaliser.




Mucha (1860-1939)
En 1881, le comte Khuen-Bellassi commande des fresques à Alphons Mucha pour sa maison puis il finance les études de Mucha à l’Académie des Beaux-Arts de Munich puis à l’Académie Julia et à l’Académie Colarossi. Plus tard, il passe un contrat avec l’imprimerie Champenois et réalise de nombreuses commandes pour des produits de consommation comme les biscuits Lefèvre-Utile ou le papier à cigarettes Job. En 1894, l’imprimeur Lemercier confie à l’artiste la réalisation d’une affiche pour une pièce de théâtre nommé Gismonda. Sarah Bernhardt en est la vedette. Cette affiche est un succès et Mucha est dès lors reconnu pour son travail. Pour réaliser ses affiches il travaille d’après des photographies qu’il a faites de ses modèles.
Ses influences sont multiples. Il puise son inspiration dans le folklore byzantin, celte, japonais, rococo, gothique, judaïque, tchèque… En plus des ses affiches il dessine des décors de théâtre, des costumes. C’est aussi un fervent dessinateur de bijoux. Il adresse des recueils de dessin aux futurs dessinateur comme Documents décoratifs (1902) qui est une suite de planche rassemblant l’ensemble de ses créations et Figures décoratives (1905). Mucha a la conviction que l’art véhicule un message.




Matisse (1869-1954)
Connu comme « fauviste » pour son usage de couleurs vives, Matisse est également un grand dessinateur. Il commence à peindre à la suite d’une crise d’appendicite où il doit rester à l’hôpital. Sa mère elle-même peintre amateur vient lui offrir une boîte de gouache. Par la suite, il étudie aux Beaux-Arts de Paris, il y fréquente l’Atelier de Gustave Moreau de 1895-1898. Il fait aussi la copie des maîtres anciens au Louvre. Le dessin est le fondement de ses peintures. Il dessine au moyen de la plume, de l’encre, du crayon et du fusain. Matisse utilise également un bâton en accrochant au bout un pinceau. A ses élèves Matisse leur conseille “d’éliminer l’accessoire et d’exagérer l’essentiel“. Chaque composition est unique. Matisse donne de l’importance à la l’harmonie de l’ensemble. Ainsi chaque dessin est adapté au format et répond aux autres objets qui l’entoure. A la fin de sa vie il s’intéresse à la technique du collage en peignant des morceaux de papiers à la gouache.



M. C. Escher – Maurits Cornelis Escher (1898-1972)
Escher étudie à Harleem School en Architecture et Art décoratif. Il utilise principalement la gravure sur bois, la lithographie et la manière noire. Il s’intéresse à la perception et cela se traduit dans son travail. Il maîtrise parfaitement la perspective et mêle le réalisme au fantastique avec des trompe l’oeil. Son travail inspire les mathématiciens qui utilise son travail pour créer de nouvelles théorie ou comme support de leur travail comme H.S.M. Coxeter ou Roger Penrose. Le mouvement Op’Art lui demandera d’intégrer leur groupe mais Escher refusera toujours d’être associé à tout mouvement artistique. Dans ses estampes Escher s’intéresse tour à tour aux paysages, à la métamorphose, à la perspective, à l’infini. La prédilection d’Escher pour le contraste noir-blanc est probablement dû à son onde de pensées, son penchant pour la dualité.




Giacometti (1901-1966)
Fils de peintre post-impressionniste. Giacometti est un sculpteur mais aussi un peintre et un dessinateur. Il étudie à l’Ecole des beaux-arts de Genève et s’installe à Paris en 1922. En 1929, suite à des difficultés financières il fait du design d’objets. Pour sa première commission il redécore le bureau du banquier Pierre David-Weil. Il fait également des illustrations pour des poètes comme René Crevel, André Breton ou Tristan Tzara. Comme beaucoup d’autres artistes, Giacometti s’est exercé à la copie des maîtres. Il passe du temps au Louvre à copier les sculptures antiques et les sculptures égyptiennes qu’il affectionnent particulièrement. C’est après ses études à la Grande Chaumière que Giacometti commencera à dessiner d’après imagination. Angoissé et fasciné par la mort ce sujet est très présent dans ses œuvres.



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À bientôt !
Quand j’entends parler dessin, le premier artiste qui me vient à l’esprit est Tiepolo. Mais où est tu Tiepolo ? 😊😉
Ahah c’est vrai que Tiepolo est souvent oublié ! Mais j’avoue que j’ai plutôt mis des artistes qui me touchaient personnellement le plus.