Connu comme “femme de” Picasso, Dora Maar n’est pas seulement une muse statique mais c’est aussi une artiste pluridisciplinaire à part entière.
Une exposition consacrée au travail de Dora Maar a lieu au centre Pompidou du 5 juin au 29 juillet 2019. Le parcours s’articule autour de 5 thématiques révélant la richesse de l’oeuvre de l’artiste. Voici un petit résumé pour ceux qui n’ont pas pu voir l’exposition ou ceux qui veulent se replonger dans leurs souvenirs.
Profession photographe
Considéré comme un art mineur on laisse l’accès à la photographie aux femmes. En 1926, Dora Maar étudie à l’Union central des arts décoratifs où elle rencontre Marianne Cluzot (fille du conservateur du Palais Galliera). Dora évolue ainsi dès ses débuts dans un milieu intellectuel et artistique. Elle se forme également à l’école technique de photographie et de cinématographie de la Ville de Paris. Ensuite, elle ouvre un studio de photographie avec Pierre Kéfer (décorateur de cinéma) en 1932. Suite à leur séparation en 1935 Dora ouvre son studio dans la fameuse rue d’Astorg. A cette période la photographie commence petit à petit à remplacer l’illustration et Dora Maar répond à de nombreuses commandes notamment dans le monde de la mode.



Engagements
Déjà au début des années 1930 Dora Maar est une photographe très demandée. A ce moment l’artiste n’hésite pas à sortir de son studio et son engagement social transparaît dans ses photographies de rue. Elle capture les conséquences de la crise économique, les enfants des bidonvilles, les mendiants, les chômeurs. Elle montre ces photographies en 1935 durant l’exposition “Documents de la vie sociale“. Dora signe aussi le manifeste “Appel à la lute”, qui est rédigé après les émeutes de l’extrême-droit en 1934 et qui appel à la grève afin de lutter contre le fascisme.

- Maar, homme qui plonge la tête dans une bouche d’égout, Londres, 1934
Expérience surréaliste
Dora Maar se lie d’amitié avec de nombreux surréalistes, comme le témoigne certaines photos où on les voit passé leurs étés ensemble. Elle fait partie des rares femmes à participer aux expositions surréalistes et elle utilise cet univers surréaliste jusque dans ses commandes publicitaires (Etude publicitaire [Pétrole Hahn]).

13 x 18 cm

Maar, 29 rue d’Astorg, vers 1936, épreuvre gélatino-argentique rehaussée de couleur, centre pompidou,
Maar et Picasso
Ils ont été présenté l’un à l’autre par Paul Eluard lors d’une projection de presse du film Le crime de monsieur LAnge (Dora était photographe de plateau). La relation Maar/Picasso commence en 1935/1936. Brisant l’image de la muse passive c’est elle qui invita d’abord Picasso dans son studio pour le prendre en photo. Ainsi, commence un échange artistique et intellectuel. Dora Maar photographie le processus de création de Guernica. Picasso peint Dora Maar, il réalise une soixantaine de femme qui pleure dont Dora est le modèle (Dora va peindre sa propre version de la femme qui pleure). Il lui redonne l’envie de peindre et Dora donne envie à Picasso de s’essayer à la photographie (Picasso fait lui aussi des photographies qu’il recouvre de peinture).

Nouvelles surfaces
Il semblerait que Dora ait toujours souhaité être peintre. Lorsqu’elle avait un studio avec Kéfer elle se présentait comme une artiste-peintre exécutant les travaux de photographie et en 1940 elle met sur son passeport “photographe et artiste-peintre”. Jusqu’à la fin de sa fin de sa vie Dora va peindre. Lors de l’occupation elle peint des natures mortes dont le cadrage se resserre sur les coins de table (ce qui fait penser aux cadrages photographiques). Dans les années 1950, elle se tourne vers le paysage et vers l’abstraction. Dans les années 1980 elle reprend la photographie et allie ainsi photographie et peinture.


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Je ne connaissais Dora Maar que comme la muse de Picasso, mais là je découvre une artiste créative dans plein de domaines. C’est très intéressant. Merci de cette découverte
Je suis très heureuse que vous ayez pu découvrir des nouvelles facettes de cette femme inspirante. Merci beaucoup pour votre commentaire ☀️
Super article. On apprend plein de choses. Continue
Merci beaucoup ! J’essaye de publier un article tous les mois 😉
Une jolie rétrospective de cette artiste qui est, à mon sens, restée trop cachée par rapport à son compagnon envahissant.
Oui cette façon d’aborder les différentes facettes de Dora Maar était très intéressante. Hélas, beaucoup de femmes sont restées dans l’ombre de leur compagnon mais les historiens de l’art font un réel travail sur la redécouverte des artistes femmes. Merci pour votre commentaire, bonne journée ☀️
Tout à fait et c’est vraiment dommage qu’elle ne soit plus mis en avant.
A bientôt pour d’autres partages
À très bientôt