Portrait de Lee Miller

Vous la connaissez peut-être comme la compagne de Man Ray ou peut-être pas du tout. Lee Miller a été une artiste pluridisciplinaire et hors pair. Voici un article qui va vous permettre d’un peu mieux la connaître ou bien de la redécouvrir.

Si vous souhaitez voir la version vidéo :

https://youtu.be/cmJKM5i8d68

Jeunesse

Théodore, le père de Lee est un amateur de photographie. Il prend souvent ses enfants comme modèle et la jeune Lee pose parfois nu devant son objectif. Il l’initie aussi à la maîtrise de la chambre noire.

Lors d’un voyage chez des amis de la famille Lee se fait violée à l’âge de sept ans. Ainsi ses parents la favorisaient et laissaient passer beaucoup de choses à l’enfant. Il se passait peu de temps avant qu’elle ne se fasse virée de son école. Un jour, Madame Kockashinski (ancienne professeur de français) propose d’emmener Lee à Paris ce qui peut lui être bénéfique. Elles partent alors en 1925.

Mannequin de mode

Alors qu’elle marchait sur un passage piéton sans regarder autour d’elle, un homme lui prend soudain le bras pour la retenir. C’est Condé Nast en personne, fondateur et directeur de Vogue, qui lui a éviter un accident de voiture. La jeune Lee Miller magnifique habillé à l’européenne bredouille quelques mots en français. Le charme fait effet et Condé Nast lui propose d’être mannequin pour son/ses magazines. Elle fait la couverture du magazine le 15 mars 1927.

Elle pose notamment pour Arnold Genthe puis pour Edward Steichen, photographe en chef des publications de Condé Nast. Le travail d’Eward Steichen. Déjà connu pour maîtriser parfaitement l’éclairage artificiel. Il la photographie notamment pour Kotex, une marque de serviette hygiénique qui choc les mœurs de l’époque.

edward steichen 1928

Edward Steichen, Lee Miller in a Kotex ad, 1928

Lee Miller et Man Ray

C’est décidé la jeune femme veut être photographe. Elle se rend à Paris dans l’idée d’être l’élève de Man Ray avec une lettre de recommandation d’Eward Steichen. Elle sonne à sa porte mais la concierge lui dit qu’il vient de partir en vacances. Dépitée, Lee se rend dans un bar non loin de là. Alors surgit de l’entrée le fameux Man Ray. Elle commence à lui parler “Je m’appelle Lee Miller et je suis votre nouvelle élève”, mais celui-ci lui répond qu’il ne prend pas d’élève. Finalement Lee devient tout de même son élève et commence rapidement une relation amoureuse entre les deux artistes.

C’est par hasard qu’ils découvres ensemble le processus de solarisation. Lee dans la chambre noire sent quelque chose ramper à ses pieds. Elle hurle et allumé précipitamment la lumière. Elle s’aperçoit que la pellicule est complètement exposée. Man Ray les saisit les plonge dans le fixateur. Le noir et le blanc sont alors partiellement inversé et l’on peut voir un trait noir sur les contours.

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Lee Miller, Dorothy Hill, c.1933, solarized gelatin silver print, 25.4 x 19.4cm

Une dispute survient pour la paternité d’une photographie. Man Ray prend une photo de Lee mais elle ne lui plaît pas, il la jette à la poubelle. Lee reprend la photo et la retravaille. Man Ray est stupéfait par le résultat. Surgit alors une dispute violente, Man Ray vire Lee Miller du studio. A son retour elle trouve sa photo punaisé au mur lacéré au couteau avec des jets d’encre rouge tel une scène de meurtre. C’est d’ailleurs Man Ray lui-même qui a enseigner à Lee à recadrer les négatifs et de les couper afin d’améliorer la composition.

Les disputes font rage au sien du couple. Ils entretiennent une relation libre. Au début Man Ray embrasse à coeur ouvert cette liberté mais la lame du couteau a deux tranchants. Progressivement les conquêtes de la belle Lee le rendent fou de jalousie.

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Photo de Man Ray
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Recadrage fait par Lee Miller

 

Nouveau départ

Lee part alors à New York créer son propre studio assisté de son frère Erik. Elle répond à des commandes de publicité notamment pour la mode ou fait des portraits. Lee montre qu’elle sait jouer avec la lumière comme dans cette photo de mode. L’ombre portée très noir à droite est imposante, style qui s’oppose aux éclairages moins contrastés de Hoyningen-Huéné. L’éclairage est complexe, les cheveux de la mannequin semble à la fois blanc et noir. Une lumière est situé au dos de la mannequin mais ne cache pas le profil de la silhouette qui semble émerger de la lumière encore entre un entre-deux, entre l’ombre et la lumière. Les ombres révèlent subtilement les lignes des bras sans pour autant les cacher dans la noirceur.

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Lee Miller, a Study fashion, c.1932

Quelques années plus tard elle épouse un riche fonctionnaire égyptien Aziz Eloui Bey. Elle fait des expéditions dans le désert et prend des clichés des habitants, de l’environnement. Mais cette vie commence peu à peu à l’ennuyer. Elle fait ensuite la connaissance de l’écrivain surréaliste Roland Penrose et entame une relation avec lui..

D’ailleurs ses photographies surréalistes qu’elles a essentiellement prise à Paris sont remarquables. Ses photos de rues parisiennes font écho aux œuvre d’Eugène Atget dont elle a probablement vu le travail de la collection que possède alors Man Ray. Tout comme les surréalistes Lee aime jouer avec les images. Elle détache souvent les objets de leur contexte qui normalement leur donne un certain sens.

untitled 1930

 

Correspondante de guerre

En l942 elle est alors correspondante de guerre pour l’armée américaine et ses clichés son publié dans Vogue. Lee prend en photo le quotidien des soldats et découvre la réalité des camps de concentration. Lorsqu’elle envoie ses clichés de camps pour la première fois le magazine ne veut pas croire que cela existe. Elle se prend aussi en photo dans la baignoire d’Hitler.

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Lee Miller dans la baignoire d’Hitler

 

J’espère que l’histoire de Lee Miller et son oeuvre vous aura inspiré, à bientôt !

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