Non, je ne vais pas vous parler d’une marque de parfum mais bien d’une artiste-peintre mélangeant le cubisme et l‘art de la Renaissance (curieux me diriez-vous). Malgré un nombre plutôt faible de tableaux (environ 150 tableaux) Tamara Lempicka à marqué voir incarné le mouvement Art Déco de son époque. L’artiste qui voulait “qu’au milieu de cent autres, on remarque une de (ses) oeuvres au premier coup d’oeil” a réussit son souhait en inspirant toujours de nos jours de nombreux artistes.
Voici la version vidéo :
Tamara grandit dans un milieu aisé. En 1910, la mère de Tamara commande un portrait de sa fille à une artiste qui fait du pastel mais le résultat déplaît fortement à cette dernière, son portrait ne lui ressemble pas du tout. Elle convainc sa sœur Adrienne de poser et peint un portrait qui au moins lui ressemble contrairement au portrait fait d’elle par une artiste célèbre.

Suite à la révolution russe elle s’installe à Paris avec sa famille et son mari Tadeusz Lempicki. Elle se renomme alors Tamara de Lempicka, nom qui indique clairement ses prétententions aristocratiques bien qu’elle soit fauchée. Pendant deux ans elle vit avec son mari dans une petite chambre d’hôtel, ils vivent de la vente des bijoux que Tamara possédait. Mais elle tombe enceinte et gagner de l’argent devient alors nécessaire. C’est décidé désormais elle veut vivre de son art.
En 1920, elle suit les cours de Maurice Denis à l’académie Ranson et ceux d‘André Lhote à l’académie de la Grande chaumière. Denis en tant que peintre nabis l’encourage a prendre son inspiration dans les arts graphiques ce qui va devenir caractéristique de son style. Il privilégiait l’approche synthétique et lui apprit à simplifier les traits, les couleurs pour mieux cerner un objet. Il lui inculque aussi l’importance du dessin. Il demandait d’abord à ses élèves de dessiner des natures mortes d’après nature, interdisant les nus et les huiles tant qu’ils n’avaient pas maîtrisé le dessin. Professeur très exigeant il demandait à ses élèves d’étudier les peintres classiques et de copier leurs oeuvres. Mais c’est André Lhote, père du cubisme synthétique qui lui fit apprécier Ingres dont il aimait son classicisme froid mais sensuel. Il aimait prendre des sujets traditionnels et les soumettre à la désintégration formelle du cubisme. Parfait mélange plaisant aux bourgeois qui ne veulent pas forcément de la radicalité du cubisme de Picasso mais qui veulent apporter un peu de “modernité” dans leur salon. Ce regain d’intérêt pour les classiques donna deux mouvements au au premier abord paraît se contredire : l’Art Déco et le Néoclassicisme.


Elle expose ses toiles dans les salons officiels, au salon des tuileries, au salon d’automne et au salon des femmes peintres. Le salon des tuileries et le salon d’automne étaient très commentés par la presse à l’époque, une véritable opportunité pour donner à ses œuvres plus de visibilité. Elle est présentée sous un nom masculin lors de ses premières apparitions publiques. Dans les notices de catalogue apparaît le patronyme « Lempitzky » selon la coutume polonaise ou russe elle devrait signer « Lempitzka ». Son travail brille d’autant plus fort lors de sa première exposition personnelle à Milan en 1925 dans la galerie “la Bottega di Poesia”. Le galeriste, Emmanuel Castelbarco et elle avait convenu qu’il y aurait une trentaine de peinture. Pour l’occasion de cette expo elle réussit à peindre 28 nouvelles peintures en seulement 6 mois.

Emmanuel Castelbalo lui-même peintre l’introduit dans les cercles les plus brillants de la métropole. Fréquentant en plus le milieu avant-gardiste parisien des années 20 et la haute bourgeoisie elle se fait une place en tant que portraitiste dans ce beau monde.
Les peintures de Tamara sont souvent à la limite de la provocation pour la société de l’époque. Les femmes sont sensuelles et parfois même garçonne. Sa personnalité est tout autant dérangeante car elle assume ouvertement sa bisexualité.

Les années 1950 oublièrent Tamara de Lempicka trop préoccupée par l’abstraction. Bien qu’elle n’aimait pas les peintures de Warhol, Buffet ou Dubuffet pendant presque une décennie elle se met à faire de la peinture abstraite pour s’adapter à la mode. Elle cesse progressivement d’exposer mais pas de peindre.
Tamara va tout de même reconnaître un succès de son vivant. En 1966, Les Arts Décoratifs ont organisé une exposition commémorative “Les années 1925” ce qui donné un regain d’intérêt pour la période Art Déco. En 1967, Alain Blondel se rend chez Tamara pour acheter certaines de ses toiles. Son but est d’inaugurer la galerie du Luxembourg en faisant une rétrospective des œuvres de Lampicka. La rétrospective a lieu en 1972 dans la galerie du Luxembourg ce qui permet à la nouvelle génération de découvrir ses oeuvres.

J’espère que le parcours de Tamara Lempicka vous a inspiré et que cet article vous a plu. Je n’ai pas publié pendant plusieurs mois mais je serai toujours là ! A bientôt 😉